UN PRÊTRE ASSASSINÉ PAR DES HOMMES ARMÉS
Père Jacques Yaro Zerbo assassiné lundi 2 janvier 2023 dans le nord-ouest du Burkina Faso/Facebook
La liste des prêtres victimes de l’insécurité liée aux attaques terroristes au Burkina Faso s’allonge. Le père Jacques Yaro Zerbo, 66 ans, a été tué lundi 2 janvier par « l’action d’hommes armés non identifiés », dans la localité de Soro (nord-ouest), informe Mgr Prosper Bonaventure Ky, l’évêque du diocèse de Dédougou, dans un communiqué.
Au Burkina Faso où la situation sécuritaire est marquée par des attaques terroristes dans plusieurs régions depuis 2015, des clercs, religieux et laïcs et les lieux de culte sont parfois la cible de ces attaques, ces quatre dernières années.
Prêtres et laïcs tués ou enlevés
Le 5 avril 2019, le diocèse de Dori, dans le nord du pays annonçait que des hommes armés ont fait irruption dans une église au cours d’une célébration du chemin de croix. Après avoir séparé les hommes des femmes et des enfants, ils avaient tué quatre fidèles qui avaient tenté de leur échapper. En outre dans ce diocèse, depuis mars 2019, le père Joël Yougbaré, curé de Djibo, est porté disparu. Il avait été enlevé sur l’axe Botogui-Djibo (nord-est).
Toujours dans le nord, le 12 mai 2019, dans le diocèse de Kaya cible de plusieurs attaques attribuées aux groupes terroristes, un groupe armé a tué le père Simeon Niampa et cinq autres fidèles pendant une messe, à la paroisse de Dablo.
Le 21 janvier 2021, le corps sans vie du père Rodrigue Sanon a été retrouvé dans une forêt du sud-ouest où sévissent des djihadistes. Le prêtre avait quitté sa paroisse, mardi 19 janvier, pour rejoindre Banfora, capitale régionale, où il devait participer à une réunion.
Une vingtaine de corps découverts
La localité de Soro où a été assassiné le père Rodrigue Yaro Zerbo se trouve quant à elle dans la région de la Boucle du Mouhoun, dans le nord-ouest du Burkina Faso. Dans cette zone en proie à l’insécurité liée aux attaques terroristes, le gouvernement a annoncé, dans la soirée du lundi 2 janvier, avoir découvert vingt-huit corps, la veille du Nouvel An à Nouna.
Alors que les autorités disent avoir immédiatement ouvert une enquête « pour élucider les circonstances du drame et situer toutes les responsabilités » de ces tueries, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), une organisation de la société civile, a dénoncé « des exactions » commises par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l’armée).
Le 15 juillet, les fidèles et prêtres du diocèse de Nouna, ont jeûné et prié pour la paix, après des attaques terroristes qui ont été perpétrées le 3 juillet, dans ce diocèse de l’ouest du Burkina Faso, ainsi que la profanation de la statue mariale d’une église catholique.
Guy Aimé Eblotié