" Vous êtes venus dans ce pays sans rien et vous le quitterez sans rien " : l'histoire d'une famille en exil loin de chez elle
Niamey (Agence Fides) - Ils étaient partis en 2019 du Liberia qui offrait à sa population après la guerre civile, une lutte quotidienne pour la survie. L'ami habituel avait conseillé au père Francis, électricien de profession, d'essayer de rallumer la lumière de sa vie en Algérie, où il y avait peu de chances de trouver un travail bien rémunéré.
Le père Mauro Armanino de Niamey raconte l'histoire d'une famille africaine en quête d'une vie digne. Le prêtre de la Société des Missions Africaines retrace ainsi l'histoire de la sainte famille de Nazareth "augmentée d'un seul". "La veille de Noël, il se passe toujours quelque chose de spécial", écrit le missionnaire. Francis, Mimi et leur deux petits enfants sont arrivés ensemble: Awa, la petite fille de trois ans et le plus petit appelé Succès né il y a deux ans en exil. Une fois en Algérie, Francis travaille au salaire minimum comme maçon dans les chantiers de Tamanrasset. Sa femme Mimi, coiffeuse de profession, reste à la maison et invente des coiffures bon marché pour les femmes migrantes qui peuplent et séduisent la ville algérienne. Peut-être pour conjurer le sort ou simplement pour se donner du courage, ils avaient appelé leur fils par le seul nom qui pouvait leur donner un avenir : "Succès". Le succès n'est pas seulement par rapport à ce qui s'est produit mais surtout ce qui pourrait se produire : de nouvelles perspectives de vie pour ceux qui étaient en exil loin de chez eux."
Comme la plupart des migrants et des réfugiés sur le territoire algérien, Francis a été identifié et, étant sans permis de séjour, dépouillé de ses biens et déporté avec sa famille dans le désert adjacent à la frontière avec le Niger. Sans rien, vous êtes venus dans ce pays et sans rien, vous le quitterez", telle est la devise qui accompagne l'exportation de la "marchandise migrante", bien qu'utile lorsqu'il s'agit d'exploitation sur les chantiers. D'autres menaces planaient sur le voyage de retour effectué par un camion transportant des oignons du Niger vers le Bénin, sur l'océan Atlantique".
Il n'y avait de place pour eux nulle part dans la ville et, en attendant, ils sont depuis quelque temps les hôtes de la gare routière principale de Rimbo, l'une des entreprises les plus réputées de la place, qui commence à être saturée de nouveaux acronymes florissants. "Ils ont pris des contacts infructueux avec l'Organisation internationale pour les migrations, l'OIM. Cette dernière a pour l'instant suspendu les nouveaux enregistrements pour les retours volontaires vers les pays de départ des migrants. Ils vivent campés dans la salle d'attente sur des tapis en éponge recouverts de plastique offerts par la compagnie de voyage. Un recensement des passagers volontaires aura lieu en temps voulu, lorsque les bureaux de l'OIM seront réouverts et fonctionnels. Le succès est né en exil car sa famille, pour le sauver du roi Hérode de Misère qui voulait l'éliminer dans son propre pays, l'a fait naître à Tamanrasset. Il est en sécurité dans la gare routière blanche et bleue de Rimbo, à Niamey, avant que son père ne décide de rentrer chez lui."
Source : fides.org