Cap-Vert

 
Lettre des évêques pour les 500 ans du diocèse de Santiago

Le Cardinal Dom Arlindo Furtado, évêque de Santiago, au consistoire d'août 2022
Le Cardinal Dom Arlindo Furtado, évêque de Santiago, au consistoire d'août 2022 

À l’approche de l’ouverture de la décennie jubilaire du 500ème anniversaire du premier diocèse du pays, l’épiscopat du Cap-Vert a adressé une lettre pastorale invitant toutes les personnes vivant dans le pays et dans la diaspora à vivre ce moment avec gratitude, passion et espérance.

Vatican News

«Réjouissez-vous ! Le Seigneur a fait des merveilles pour son peuple». Tel est le titre de la lettre pastorale par laquelle les évêques du Cap-Vert - le cardinal Arlindo Gomes Furtado, évêque de Santiago, et Mgr Ildo Fortes, évêque de Mindelo -, invitent toutes les personnes vivant dans le pays et dans la diaspora à participer à la décennie jubilaire du 500e anniversaire de la création du diocèse de Santiago. Le lancement aura lieu le 29 janvier 2023, avec une messe à Ribeira Grande (île de Santiago) plus connue sous le nom de Vieille ville, d'abord capitale du pays et siège du diocèse susmentionné, avant d'être déplacée à Praia en 1770.

Plus de 500 ans d’évangélisation

Le diocèse de Santiago fut créé le 31 janvier 1533 par le pape Clément VII avec la bulle Pro Excellenti Praeeminentia, avec un territoire séparé du diocèse de Funchal (Madère). Il englobait un vaste territoire sur le continent africain, correspondant aujourd'hui totalement ou partiellement au Sénégal, à la Gambie, à la Guinée-Bissau, à la Guinée, à la Sierra Leone, au Liberia, au Mali et au Burkina-Faso. C'était 71 ans après le début de la proclamation de l'Évangile, avec le peuplement du Cap-Vert en 1462.

Depuis sa création jusqu'en 2003, année de la naissance du diocèse de Mindelo, le Cap-Vert n'avait qu'un seul diocèse. C’est pourquoi le diocèse de Mindelo s'associe, également dans un esprit de communion, au Jubilé des 500 ans, qui coïncidera avec son 30e anniversaire.

Renforcer une Église de disciples missionnaires

Dans leur lettre de 28 pages, divisée en deux chapitres, le premier sur le Jubilé comme motif de réjouissance et le second sur le projet de commémoration décennale, les évêques expliquent que l'objectif général est de «contribuer au renforcement d'une Église de disciples missionnaires, qui connaît, assume et vit son histoire avec gratitude et passion, en projetant un avenir d'espérance».

Des objectifs spécifiques sont également poursuivis, parmi lesquels faire connaître le parcours historique de l'Église au Cap-Vert; donner un nouvel élan à la formation d'une Église vivante, consciente, missionnaire en témoignant de la joie de l'Évangile; ou encore promouvoir l'éducation catholique.

L'église Notre-Dame du Rosaire, la plus ancienne d'Afrique de l'Ouest, situé à Cidade Velha sur l'île de Santiago (Cap-Vert). L'église Notre-Dame du Rosaire, la plus ancienne d'Afrique de l'Ouest, situé à Cidade Velha sur l'île de Santiago (Cap-Vert).

Les raisons de se réjouir

Face aux conditions géographiques et historiques uniques qui ont accompagné la naissance et la croissance de l'Église au Cap-Vert au cours des derniers siècles (esclavage, faim, longues périodes de vacance du siège, désaccords entre les évêques et le clergé local, confrontation avec des régimes politiques défavorables, etc.), les prélats se demandent de quoi se réjouir. Il s'agit de saluer la Bonne Nouvelle de la libération et le pouvoir libérateur de l'Évangile qui enseigne que, devant Dieu, tous sont frères et sœurs et ont une égale dignité. «L'esclavage est le fruit du péché», soulignent-ils. L’épiscopat cap-verdien rappelle que «la condamnation de l'esclavage est profondément enracinée dans la religion et la culture» et que, même si le Nouveau Testament, tout en considérant les hommes comme des frères dans le Christ, n'a pas formellement demandé l'abolition de l'esclavage, «l'Église a toujours critiqué le postulat anthropologique qui justifie l'esclavage et, en de nombreuses occasions, a contribué à en atténuer ou à en supprimer la pratique». Les enseignements de l'Église ont agi dans la société et ont racheté l'homme. 

Un autre motif de joie est d'être l'Église, note la lettre pastorale. «Le diocèse de Santiago a la grâce d'être la première Église locale d'Afrique de l'Ouest au sud du Sahara», soulignent les prélats, invitant à se réjouir de la croissance de cette Église, qui compte aujourd'hui 43 paroisses, des services d'éducation, de santé et une dynamique de foi qui va jusqu'à la diaspora capverdienne en Afrique, en Europe, aux États-Unis. L'Église locale de Santiago, au cours de ces 500 ans, a fait entendre sa voix prophétique, et c'est avec détermination, espérance et générosité qu'elle veut répondre à l'appel que lui lance le thème choisi pour ce Jubilé: «Diocèse de Santiago du Cap-Vert, 500 ans d'une Église consciente et missionnaire».

Déroulement de la décennie jubilaire

Le Jubilé, dont le slogan est «Allez et enseignez toutes les créatures, je serai toujours avec vous», sera divisé en trois phases de trois ans. La première (2023-2025) se concentrera sur le passé, en regardant avec gratitude le parcours du diocèse depuis ses origines jusqu'à aujourd'hui. Le centre des commémorations de cette phase sera à Ribeira Grande, sur l'île de Santiago, pour l’année 2023, en Amérique pour 2024 et en Europe pour 2025.

La deuxième phase (2026-2028) portera sur les défis de l'Église aujourd'hui et la dernière (2029-2031) sur l'avenir de l'Église au troisième millénaire. 2032 sera une année d'intense préparation au grand Jubilé de 2033. Entre-temps, la première année de la décennie (2023) est consacrée aux familles qui sont invitées à accueillir l'Évangile, à cultiver la spiritualité et à pratiquer le dialogue et le pardon, puisqu’historiquement le Jubilé est lié au pardon, expliquent les évêques dans la lettre.

«Dans toutes ces phases marquées, respectivement, par la gratitude, la passion, l'espérance, on veut rendre grâce à Dieu d'avoir fait de Ribeira Grande de Santiago et avec elle de toutes les îles du Cap-Vert, le creuset d'une jeune nation soutenue par le ferment rédempteur de l'Évangile, une semence de liberté, de fraternité, de concorde et d'amour», concluent les deux évêques, pour lesquels la rédemption est la plus grande raison du Jubilé

Source:  vaticannews

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