L'épiscopat centrafricain appelle au réveil des consciences
Des enfants accueillant le Pape François à Bangui en 2015. (Vatican Media)
Les évêques de République centrafricaine ont tenu, du 4 au 16 janvier, leur assemblée plénière à Bimbo, dans l’archidiocèse de Bangui. Dans leur message conclusif, publié dimanche, ils expriment leur espérance pour l’année 2023; une année qui ne manquera pas de défis.
Marie-José Muando – Cité du Vatican
Dans un message de neuf pages, rendu public au terme des travaux de leur assemblée plénière, les évêques de la République centrafricaine proposent une analyse globale des défis auxquels la société est appelée à faire face en 2023: surmonter l’insécurité, renverser les courbes de l'économie, le redressement social, et la reconstruction de l’unité. Les évêques font part de leur inquiétude autour des tensions politiques et craignent que dans un contexte de crise mondiale, le pays ne se retrouve confronté à des conséquences néfastes.
Les évêques confiants de la marche du pays vers une bonne direction
Bien que le climat d'insécurité permanente ne laisse pas entrevoir une amélioration sociale dans l’immédiat, les évêques se disent confiants en un avenir moins tourmenté. Leur espérance trouve sa source dans les progrès enregistrés sur le plan de la situation sécuritaire par rapport aux années précédentes. Le président de la conférence des évêques de Centrafrique, Mgr Nestor Nongo Aziagbia, affiche un prudent optimisme: «les évêques sont confiants que la République Centrafricaine est en marche vers une bonne direction», mais beaucoup reste à faire.
Grande préoccupation pour la dilapidation des ressources
Parmi les principaux défis à relever, l’épiscopat centrafricain cite, en premier lieu, la dilapidation du patrimoine national, «bradé» aux capitaux étrangers. Il rappelle que le patrimoine national, les terres arables et les richesses appartiennent à tous les centrafricains. L’évêque de Bossangoa et président de la Conférence épiscopale invite les autorités à protéger les ressources d’une exploitation extérieure qui pourrait se révéler désastreuse pour la population. Il souhaite la révision de la loi foncière sans laquelle, souligne-t-il, «les centrafricains risquent de devenir des étrangers dans leur propre pays».
La marche inclusive et le processus synodal vers le développement
L’épiscopat centrafricain s'engage pour aider leur pays à surmonter les divisions «amis-ennemis», qui constituent un frein au progrès social, pour rentrer dans un climat synodal de communion. Pour relever ce défi, Mgr Aziagbia invoque la Plateforme de confessions religieuses, «un terrain favorable à la recherche de l’unité en vue du développement de la société centrafricaine». Cette marche synodale en communion avec le peuple centrafricain est vécue au sein de l’Eglise catholique à travers l’écoute de la parole de tous ses membres. L’évêque de Bossangoa souligne que la porte vers le processus synodal reste ouverte également à d’autres confessions chrétiennes et dans une dynamique de dialogue avec la communauté musulmane.
La réceptivité du message exige un changement
Le message que les évêques adressent au terme de leur assemblée plénière est «très attendu et compris» aussi bien par les fidèles que par l’ensemble de la communauté centrafricaine, explique Mgr Aziagbia. Le Président des évêques souligne toutefois un nécessaire réveil des consciences pour une mise en œuvre concrète et réfléchie des éléments positifs qui puissent conduire à la construction d’une société centrafricaine unie et renouvelée.
Source: vaticannews