Mission

  « NOUS SOMMES UNE CIBLE FACILE, MAIS NOUS AVONS UNE MISSION ».

PAR MARIA LOZANO, AED INTERNATIONALE, NOVEMBRE 22, 2022

Le prêtre enlevé au Mali était conscient du danger.

Le missionnaire d’origine allemande est un partenaire de projet de l’Aide à l’Église en Détresse (AED) et est très engagé dans le dialogue interreligieux.

L’organisme international Aide à l’Église en Détresse (AED) exprime sa douleur et son inquiétude face à la disparition et au probable enlèvement du missionnaire Hans-Joachim Lohre à Bamako, capitale du Mali, où il travaille depuis plus de trente ans. 

Le père Lohre, à gauche sur la photo, devant le centre qu’il a contribué à créer. L’AED a financé une partie de ce centre pour la paix.

Le prêtre allemand a disparu dimanche 20 novembre, après avoir célébré une messe dans un couvent de religieuses de la même ville, comme l’a confirmé à la fondation un membre de la congrégation des Missionnaires d’Afrique, également connus sous le nom de Pères blancs.

Selon la même source, il n’y a pas d’autres informations ou détails sur sa disparition, mais tout porte à croire qu’il s’agit d’un enlèvement car la voiture du missionnaire a été retrouvée abandonnée et la croix qu’il portait gisait par terre. On ne sait encore rien des ravisseurs ni de leurs motivations.

« Nous demandons à tous nos bienfaiteurs et amis de prier pour la libération rapide du père Ha-Jo, comme on l’appelle amicalement, un bâtisseur de paix dans un contexte de violence et de terrorisme. Notre œuvre a soutenu sa mission ces dernières années. Il a maintenant besoin de nos prières et de notre solidarité. Nous étendons notre soutien à sa famille spirituelle, la congrégation des Missionnaires d’Afrique, et à la famille du Père Hans-Joachim Lohre en Allemagne. Vous pouvez compter sur nos prières », déclare Thomas Heine-Geldern, président du conseil exécutif de l’AED.

« Outre les prières, l’AED encourage la communauté internationale à tout faire pour arrêter le drame djihadiste que subissent les populations du Sahel, non seulement au Mali, mais aussi dans les pays voisins. C’est une tragédie, une plaie ouverte dans ce monde », déclare Thomas Heine-Geldern.

Le Père Ha-Jo est un partenaire de projet de l’AED et a participé à plusieurs événements organisés par l’œuvre. Lors d’une visite du missionnaire en Suisse, il y a moins de six mois, il a parlé aux bienfaiteurs locaux de la situation au Mali. « Les djihadistes viennent en groupe, sur des motos, et les communautés locales doivent passer des accords avec eux. Il leur est interdit de sonner les cloches des églises, de boire de l’alcool et les femmes doivent porter le voile ».

L’AED a attiré l’attention à plusieurs reprises sur la situation endurée par les chrétiens dans le pays, notamment dans le centre du Mali, où opère le groupe djihadiste Katiba Macina, lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Le groupe disposerait également d’un centre opérationnel dans la capitale Bamako.

Le missionnaire était bien conscient du danger auquel il était confronté chaque jour dans son travail : « Vous ne savez pas quand, ni où cela peut vous arriver. En tant qu’Européen et Blanc, nous sommes une cible facile, et on nous a dit que les djihadistes nous observaient ». Mais, dans plusieurs entrevues accordées à l’Aide à l’Église en Détresse, il a expliqué pourquoi le danger imminent ne l’empêchait pas de rester dans le pays. « La question nous est donnée dans l’Évangile, ‘qui dites-vous que je suis ?’, c’est le sens de notre vie, et nous voyons que ce qui est important, ce n’est pas combien de temps nous vivons, ou combien de choses nous accomplissons, mais si ce que nous faisons a un sens et peut rendre le monde meilleur ».

Au début de la pandémie, alors que le père Lohre participe
à la conception et la diffusion de messages sur la COVID-19.

Le père Ha-Jo était également très conscient du sens de sa mission, qui consistait à promouvoir le dialogue entre chrétiens et musulmans en formant des laïcs et des religieux aux études islamiques. « En ce moment, il y a de forts courants fondamentalistes au Mali, mais la plupart des gens veulent simplement vivre en paix. Il est donc crucial que nous entretenions de bonnes relations avec les musulmans qui nous entourent. Nous transmettons une connaissance approfondie de l’Islam aux chrétiens de sorte que lorsqu’ils retournent ensuite dans leur communauté, ils peuvent aider à construire des ponts et établir des contacts avec les mosquées environnantes », a-t-il expliqué à l’AED lors de sa dernière visite au siège international en Allemagne.

Aide à l’Église en Détresse a soutenu plus de 70 projets au cours des trois dernières années au Mali, dont un programme de formation et de sensibilisation pour les responsables de l’évangélisation pour les quatre prochaines années, comprenant des journées de rencontre organisées par l’Institut de Formation Islamo-Chrétien (IFIC) en collaboration avec le Père Hans-Joachim Lohre.

Prière pour la libération du père Ha-Jo Lohre.
Source: sergestarno.com
Retour à la liste des nouvelles