Chad

LE CEFOD S’INVESTIT POUR UNE FORMATION À L’AUTO-EMPLOI

Le père Ludovic Lado, SJ, directeur du CEFOD au Tchad et les étudiants
Le père Ludovic Lado, SJ, directeur du CEFOD au Tchad et les étudiants

«Le CEFOD présente une alternative fiable et viable pour les parents afin de garder leurs enfants au pays et d’avoir le même niveau d’études que ce qui leur est proposé ailleurs», affirme le père Ludovic Lado, directeur du centre d’études et de formation pour le développement (CEFOD). Dans une interview accordée à Vatican News, le prêtre jésuite présente cette structure et sa vision pour la formation de la jeunesse.

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

Le centre d’études et de formation pour le développement (CEFOD) a été créé en 1967. Pendant plus d'un demi-siècle, cette structure jésuite au cœur du continent s'est donnée pour mission d’être un lieu de production et de dissémination des savoirs, ouvert à l’ensemble des acteurs sociaux individuels et collectifs pour assurer le développement économique et social du Tchad.

De la question de la gouvernance et du développement à l’éducation

Dès sa création, le centre d’études et de formation pour le développement s’était intéressé aux questions de gouvernance et de développement. Mais «au fil des années, il y a eu une évolution vers les questions déducation», affirme son directeur, le père Ludovic Lado. Cet intérêt pour l’éducation a été à l’origine de la création d’un centre universitaire qui «offre une formation professionnelle dans diverses filières à une multitudes des jeunes tchadiens». C’est une réponse aux besoins réels de la population locale car, explique-t-il, «chaque année, des milliers des jeunes tchadiens sont obligés de quitter le pays pour aller à la recherche d’une formation universitaire de qualité à l’extérieur». Ce qui représente un grand risque pour ces jeunes et beaucoup de dépenses pour les parents. «Le CEFOD présente une alternative fiable et viable pour les parents afin de garder leurs enfants au pays et de leur offrir le même niveau d’études que ce qui leur est proposé ailleurs», déclare son directeur. Le centre universitaire propose les filières suivantes: l'informatique, les sciences archivistiques, la documentation, la comptabilité et la finance, l’économie et le droit.

Le CEFOD dans une perspective de formation pour l’auto emploi

Le centre d’étude et de formation pour le développement, en relation avec l’ONG Foi et Joie envisage dans un futur proche d'élargir son champ de formation en ouvrant, pour le compte de l’année académique 2023-2024, les filières techniques, précisément dans le domaine de la mécanique et de l'électronique. 

Afin de faire face au chômage, la vision de la formation du CEFOD est de doter les jeunes des compétences qui les rendent «capables, soit de trouver du travail, soit d’en créer eux-mêmes», confie le père Lado. Pour le jésuite camerounais, c'est une manière de changer leur mentalité afin qu’ils «aient de plus en plus le souci de la créativité et de l’innovation» au lieu de rester passifs, dans l'attente d'un emploi incertain. Dans cette perspective, le CEFOD les aide à intégrer la culture de l'entreprenariat. 

Cette structure de formation prend aussi en compte la situation sociale de chaque étudiant, précise le père Lado. Et pour ce faire, elle soutient les étudiants dont la situation financière n’est pas stable avec une «bourse partielle en réduisant la scolarité». 

Le CEFOD et l’intention de prière du pape François

L’intention de prière du Pape du mois de janvier est consacrée aux éducateurs. François demande de «prier pour eux afin qu’ils soient des témoins crédibles, en enseignant la fraternité plutôt que la compétition et en aidant les jeunes les plus vulnérables». Pour le père Lado, «la bonne éducation est la meilleurs chose que l’on peut offrir aux enfants». Appréciant l’intention de prière du Pape pour le mois de janvier, le directeur du CEFOD souligne que «le système d’éducation classique, encore en vigueur, est plus basé sur la compétition que sur la coopération et la fraternité». Dans cette intention, le pape François  réaffirme son désir de voir un monde plus fraternel, son souci primordial d’un monde dans lequel «on s’accueille les uns les autres et où l'on coopère plus qu’on entre en conflit les uns avec les autres».

Cette intention, dans laquelle on peut sentir l’esprit de l'encyclique Fratelli tutti, «rejoint en réalité les soucis de nos sociétés contemporaines», déclare le jésuite camerounais. Elle trouve toute sa place dans un contexte comme celui du Tchad, où «l’éducation de qualité reste un véritable souci, un grand chantier». Et donc, le centre accueille cette intention à bras ouverts.

Un nouveau paradigme

La construction d'un système de formation répondant à la perspective proposée par le Pape demande que l’on revoit de fond en comble, non seulement la «manière d’enseigner, mais également la manière d’évaluer», affirme le père Lado. Les jeunes doivent se sentir associés, collaborateurs au sein d’une même société qui œuvre pour la promotion du bien commun.

Le Pape ouvre donc, selon le directeur du CEFOD, «une brèche et un chantier, à la fois de recherche et d’innovation pédagogique; et il faudra s’y pencher». Dans ce sens, le père Lado propose de multiplier les activités académiques de nature à pousser les étudiants à collaborer tels que «les travaux de groupes ». En outre, il faut former les jeunes de telle manière que la hantise de bonnes notes passent en second lieu derrière  le soucis de «la collaboration, de la fraternité et du vivre ensemble comme partenaires pour la promotion du bien commun au sein de la société».

Source : vaticannews

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